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EUROPAN 17 FLEURANCE

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FLEURANCE RENAISSANCE 
 

Ville rurale moyenne du Gers, Fleurance constitue une situation territoriale française typique: un centre-bourg ancien, ici une bastide, voit sa population légèrement décroître et vieillir tandis que les zones pavillonnaires et d’activités qui l’entourent continuent de s’étendre. La bastide reste une forme urbaine pertinente car outre son aspect patrimonial évident, sa compacité induit une proximité sociale et réduit la dépendance à la voiture. Elle offre un compromis intelligent entre habitat individuel et densité. A l’heure du réchauffement climatique, la bastide souffre cependant de deux écueils majeurs: son imperméabilité et sa minéralité. Au sein de l’espace public, les arbres se font rares, et les rues sont trop larges pour fournir de l’ombre. D’autant plus que Fleurance fait partie des 5% du territoire français le plus touché par les fortes chaleurs estivales “xxx” . Le réaménagement de l’ancienne coop Gersy est une opportunité de penser la régénération de la bastide aujourd'hui imperméable et vieillissante. Disposer d’un espace public ombragé devient une priorité, une adaptation nécessaire au réchauffement climatique.

Un plan directeur installe des artères paysagères qui traversent la bastide. L’une sur la rue Montablon  vers le stade, l’autre sur la rue du docteur Lapeyre lie le Gers au quartier de la gare. Des continuités écologiques à l'échelle territoriale s'enracinent dans la pleine terre . Au croisement de ces deux artères, le projet urbain transforme une friche industrielle imperméable en un îlot de fraîcheur à l’usage de tous. Ce nouvel espace public inclusif, paysagé et protégé a pour ambition de tisser du lien social entre les générations. Il est symbolisé par la transformation artistique des silos, phares dans la bastide. 

Le projet explore l’idée d’adaptation au climat comme vecteur de lien social. Le bâti existant est caractérisé par une forte capacité de refroidissement passif et permet d’abriter les habitants lors des canicules. Dans le cas des silos, cela est dû à la hauteur et à l’effet cheminé, dans la halle, grâce à son volume et à ses ouvertures. Le site perméabilisé compose avec l’eau et le végétal. Des brumisateurs fonctionnant à l’eau de pluie récupérée permettent de percevoir le nombre de jours de grande chaleur lors de leur activation. 

Un pavage en pierres locales de réemploi, ajourées pour laisser s’infiltrer l’eau, donne une unité paysagère à un lieu fragmenté, hermétique et sans qualités urbaines. Les abords sont plantés à la fois d’une couche arbustive qui grâce à l’évapotranspiration rafraîchit les habitants et d’arbres de haute tiges qui créent un couvert efficace contre le soleil. Sous cette protection végétale, le piéton est prioritaire. En relation directe avec les bâtiments du site, s'installent librement des activités culturelles ou sportives, des manifestations artistiques, des rencontres, des événements, conjuguant objectifs écologiques et sociétaux. 

 

 

 

 

 

Poussant le parallèle avec Florence, le projet pense la culture comme lien social, et Fleurance comme ville d’art et d’innovation sociale. La stratégie de requalification des bâtiments est à la croisée entre réutilisation des structures existantes, intégration de nouveaux programmes et usage des espaces publics extérieurs complémentaire d’une bastide quasi mono-fonctionnelle, abritant habitations et petits commerces. Afin de multiplier les synergies entre les bâtiments du site, leurs rez-de-chaussée s'ouvrent sur le paysage partagé. 

Les Halles de la Coop deviennent une ombrière publique traversante et légère. Ce nouvel espace communal, libre d’usage, est laissé à l’appropriation des habitants. Il abrite, selon les saisons, un marché de Noël, une brocante, un food court, ou des programmations artistiques conjointes avec le silo. 

 

L’installation de l’art dans les silos, phare de la bastide, met à profit leur monumentalité de l’extérieur comme de l’intérieur. Le rez-de-chaussée est laissé libre et ouvert. La structure dalles-poteaux-poutres de béton armé est laissée à l’appropriation des artistes. Son aspect “gruyère” permet d’y installer des œuvres d’art sur plusieurs étages. Les silos du savoir sont laissés dans leur matérialité initiale, éclairés par une lumière zénithale filtrée et contrôlée.  

 

Abîmés, mal construits, parfois inondés, les bâtiments de l’ancienne coop sont démolis. Sur cette nouvelle moitiée d’îlot libérée, est installé un bâtiment abritant les locaux associatifs en rez-de-chaussée et les logements intermédiaires dans les étages. Un retrait de 8m prolonge le paysage. Ces logements prennent pour inspiration le béguinage, typologie de couvent laïque flamand où s'installent des communautés de femmes. Mode d’habitat semi-collectif où ses membres partagent des espaces communs, le béguinage est ici installé dans la verticalité, avec les espaces collectifs sur le toit. 

 

Les trois bâtiments du site sont liés par un un traitement architectural homogène en bois local, recyclé et ajouré qui protège du soleil et permet la ventilation des  façades. Cohérent, ouvert et protégé, ce nouveau paysage culturel offre à Fleurance et à ses habitants un espace à la fois adapté aux conséquences du réchauffement climatique et souhaitable. 

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Competition 2023

Equipe de project:

Antoine Meinnel, Antoine Contour, Sereyroth Yeng.

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